Inculpation du président du Cojep, procès de Gbagbo… Le grand déballage d’un proche de Blé Goudé

Publié le par Guillaume WANKOLE

 

Inculpation du président du Cojep, procès de Gbagbo… Le grand déballage d’un proche de Blé Goudé
Source :  Le Temps : Dernière Mise à jour : 07/02/2013 (Auteur : Yacouba Gbané)
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Joël Poté, président par intérim du Cojep, met les points sur les i sur à l’arrestation de Charles Blé Goudé, président fondateur de cette structure politique.

Pouvez-vous nous dire où se trouve Charles Blé Goudé ?

Nous ne saurons vous dire où il se trouve. Parce que nous ne savons pas aujourd’hui où se trouve notre leader.

Avez-vous des nouvelles de lui ?

A part sa seconde comparution où nous l’avons vu physiquement, nous n’avons aucune nouvelles de lui.

Avez-vous cherché à savoir où il se trouve actuellement?

Les démarches que nous menions en ce moment est de pouvoir localiser son lieu de détention. Ce que nous savons de notre leader c’est que c’est un combattant. Nous sommes convaincus qu’il a le moral. Ce n’est pas facile d’être en prison. Ce n’est pas également facile d’être coupé de sa famille et de l’extérieur. Pour nous, il a le moral.

Votre leader est accusé de crime de guerre, de détournement de bien public, de viol, de crime de génocide etc... Quel commentaire ?

Pour nous, c’est une série de délits taillée sur mesure. Ce sont les mêmes délits collés à tous les proches du Président Laurent Gbagbo qui ont été arrêtés. Vous conviendrez avec nous que ce sont des délits taillés sur mesure. Charles Blé Goudé n’est pas un tueur. Il a initié la caravane de la paix dans ce pays. Ce qui a permis de faire tomber le mur de méfiance entre l’ex-rébellion et le pouvoir du Président Laurent Gbagbo. Cette caravane de la paix a permis à Guillaume Soro d’aller à Gagnoa. Elle a permis à madame Simone Gbagbo et Sidiki Konaté de danser ensemble. Toutes ces charges accablantes ne peuvent pas être mises à l’actif de Charles Blé Goudé. La seule arme dont il se sert, est la parole. Il a toujours revendiqué le combat aux mains nues. Il ne s’y est jamais dérobé. Et c’est connu de tous les Ivoiriens y compris la communauté internationale. notre leader n’est nullement concerné par les faits qui lui sont reprochés. La justice ivoirienne doit plutôt chercher
ailleurs. S’il y’a quelqu’un à primer pour la paix, c’est bien Charles Blé Goudé.

Les crimes qui lui sont reprochés sont-ils liés à la crise postélectorale…

Quand on regarde bien le chapelet des charges retenues contre lui, on observe la symbiose d’amalgame et de contradiction qui frise le ridicule. Il est accusé de crime de génocide, de tentative d’élimination d’un groupe religieux, de tentative d’élimination d’un groupe ethnique. Je voudrais souffler et m’arrêter là pour une petite observation. Cher ami, le crime de génocide est une notion récente puisque ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié du 20e siècle qu’elle a fait son apparition. Un tel concept est apparu eu égard à la nécessité de qualifier et de punir une catégorie de crimes qui, jusque-là n’avait jamais été déterminée. Le génocide s’entend comme des actes commis dans l’intention de détruire en tout ou en partie un groupe national, ethnique, religieux ou racial. Comment le juge d’instruction peut-il charger Charles Blé Goudé de crime, de génocide et également de tentative d’élimination d’un groupe religieux et ethnique ? Il est, ici, accusé de crime contre un groupe religieux et ethnique, qui rentre dans le champ définitionnel du crime de génocide. Que le juge opère un choix.

A quoi répondent vos différentes démarches auprès de certaines autorités…

Ces démarches obéissent à la perception de la Côte d’Ivoire de demain. Nous estimons que les Ivoiriens doivent se retrouver pour parler le même langage. Et chanter le même chant. En plus, nous avons demandé aux différentes personnalités de mettre tout en œuvre pour qu’une loi d’amnistie soit votée pour tous les prisonniers politiques. Afin que la Côte d’Ivoire soit réconciliée avec elle-même.

Et votre rencontre avec le Fpi ?

Au départ, il y a eu des petites incompréhensions sur l’arrestation de notre leader. Certains de nos camarades soutiennent qu’il y a eu de la tiédeur dans la réaction du fpi. Nous avons jugé bon d’aller les premiers responsables de cette formation pour discuter. Afin que désormais, nos actions soient coordonnées. Nous sommes allés faire une union sacrée avec nos aînés qui sont nos alliés naturels.

Avez-vous tout aplani ?

Nous avons décidé de regarder dans la même direction. Et nous avons intérêt de le faire.

On parle de deal entre votre leader le pouvoir…

Nous sommes choqués quand nous entendons parler de deal. Ce n’est pas normal.

Pourquoi êtes-vous choqué ?

Ce n’est pas vrai. Il n’y a eu aucun deal. Et ce n’est pas par cette manière pour faire un deal. Ce n’est pas de cette manière on se fait arrêté. Ce n’est pas de cette manière, on se fait extrader. Nous sommes surpris d’entendre les gens parler de deal. Nous pensons que c’est une campagne d’intoxication. C’est avec amertume que nous avons pris connaissance des analyses et commentaires de ces polémistes qui ne sont pas à leur première méchanceté gratuite. Là où les Ivoiriens attendent qu’ils soient solidaires de leur camarade de lutte, ils prennent le malin plaisir comme à leur habitude de fantasmer sur le malheur des autres par un rituel de verbigération inqualifiable. Quelle est la profitabilité politique d’une telle démarche ? Cher ami, après lecture, j’ai pu noter quelques incohérences et insuffisances qu’il me parait important de soulever.

Dans quel objectif ?

une manière de discréditer et d’affaiblir notre leader. Nous pensons que ce sont des détracteurs et de la méchanceté en vers notre leader. Nous les invitons à avoir le courage pour faire tomber le masque. Nous pensons qu’il y a de la manipulation. Le temps nous donnera raisons. Notre leader n’a pas trahi. Il n’a jamais trahi. Et il ne trahira jamais la cause.

D’autres racontent qu’il n’a jamais été arrêté…

S’il n’avait pas été arrêté, comment se fait-il qu’il s’est retrouvé devant le juge d’instruction pour entendre les charges qui pèsent contre lui ? Ceux qui racontent cela ont aujourd’hui tort de s’être vite engouffrés dans un tunnel sans issue. La réalité est tout autre. La mauvaise foi, la haine passionnelle et la danse de sorcières qu’ils ont entamées ont fini par les dénuder au grand jour.

On parle d’auto extradition…

Alors là c’est une première dans l’histoire des personnes recherchées, à qui on attribue autant de pouvoir. Comment peut-on expliquer une auto extradition ? Cette dissertation est pour moi très difficile vu l’incongruité du sujet à traiter. Il faudrait être animé d’un esprit hors norme pour concevoir une telle gymnastique intellectuelle. Si l’auto extradition comme ils le disent apporte des dividendes au plan financier et politique, nous voudrons qu’ils s’y exercent pour leur propre gloire.

Son deal avec le pouvoir est de casser l’opposition…

Comment va-t-il procéder ? je suis curieux de savoir les ingrédients politiques qui alimenteront une telle entreprise. Les Ivoiriens sont assez intelligents pour comprendre qu’il n’en est rien.

Pourquoi avoir demandé aux exilés de rentrer au lendemain de l’extradition de votre leader ?

Cet appel a fait l’objet de polémique et d’interprétation. Nous voulons rappeler aux uns et aux autres que cet appel était lancé à l’endroit des militants du Cojep qui sont en exil. Ce sont nos militants que nous demandons de mettre fin à leur exil. Afin de continuer la lutte. Nous ne pouvons pas demander aux militants et cadres du fpi exilés de rentrer au pays. Nous n’en avons pas la compétence. Ils ne sont pas de notre mouvement politique.

Pourquoi demandez-vous une loi d’amnistie ?

L’amnistie pour nous nécessite l’arrêt de toutes les procédures judiciaires. une amnistie est un acte républicain et pardon. Nous menons notre combat pour qu’il n’y ait plus d’arrestation. Les 3000 morts de la crise postélectorale ne sont pas seulement des pro-Ouattara. Nous voulons un coup d’accélérateur pour la cohésion nationale. Ainsi que pour la réconciliation nationale. Le Président Laurent Gbagbo l’a fait pour l’ex-rébellion.

Un commentaire sur le procès du Président Laurent Gbagbo le 19 février prochain…

Pour nous le procès du Président Laurent Gbagbo est plus politique que juridique. La Cour pénale internationale joue sa crédibilité dans ce procès. nous souhaitons que le Président Laurent Gbagbo ait un procès équitable.

Interview réalisée par :

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