Hier à Yopougon: Banny livre des secrets de la visite de Ouattara au Vatican

Publié le par Guillaume WANKOLE

La récente visite du président Alassane Ouattara devrait donner un coup de fouet à la réconciliation nationale. Du moins si l'on en croit les confidences faites par Charles Konan Banny sur ce bref séjour du chef de l'Etat au Saint siège.
Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation( Cdvr) a en effet saisi l'occasion d'une cérémonie organisée hier dimanche 25 novembre à l'espace Marthe de Yopougon groupement,  pour lever un coin du voile sur le tête à tête entre le pape Benoît XVI et Ouattara. Invité privilégié de sa conseillère spéciale, Mme Diomandé Fatou Fadiga, dont on célébrait le retour de la  Mecque, Banny a laissé entendre que la visite rendue par le musulman Alassane Ouattara au chef de l'église catholique est un symbole fort, qui devrait booster la réconciliation. D'autant que, dira-t-il, le pape et son hôte ont eu un entretien dont le fruit devrait être perceptible très bientôt.

S'excusant de trahir un secret, le président de la Cdvr s'est juste borné à dire que le chef de l'Etat a tiré des leçons de cette visite au Vatican. « Je ne doute pas que les conseils qui lui ont été donnés là-bas bénéficieront à la paix », a-t-il confié, laissant deviner que de bonnes nouvelles s'annoncent dans la perspective de la consolidation de la cohésion sociale. En langage clair, le chef de l'Etat pourrait bientôt faire un geste en direction des pro-Gbagbo détenus ou en exil, histoire de décrisper le climat sociopolitique. Banny a par ailleurs saisi l'occasion de ce « walima » pour exhorter les femmes, les jeunes et les religieux à s'impliquer davantage dans le processus de la réconciliation. « Qui mieux que les femmes peut faire revenir cette paix qui nous a fui ? C'est pourquoi dès le début, j'ai confié ma mission aux femmes», a-t-il notamment déclaré, avant d'ajouter que le processus qu'il conduit avance « malgré ce que l'on peut dire ». Et le président de la Cdvr d'exhorter les Ivoiriens à s'aimer, car, dira-t-il, «  Dieu ne nous a pas fait à son image pour que nous nous déchirions mais pour que nous nous aimions ».

Banny a également rendu hommage à sa collaboratrice pour les actions qu'elle pose en faveur de la réconciliation. Il a salué chaleureusement Clémentine Guéi, la fille de feu le général Robert Guéi, dont l'apparition publique est présentée comme le signe du pardon des offenses. A la suite du président de la Cdvr, la Sg du Réseau ivoirien des femmes pour la réconciliation( Rifr) a salué le mérite de Mme Diomandé. « Avec elle, nous avons fait le tour des zones où la crise ivoirienne s'est fait le plus sentir c'est-à-dire tous les quartiers précaires d'Abidjan, toutes les régions du Tonpki, de la Marahoué, du Guemon ainsi que le centre ouest de la Côte d'Ivoire et apporter une assistance médicale aux blessés de Duékoué internés au Chu de Treichville et j'en passe. Nous avons vu en elle l'amour et servir son prochain », a dit Mlle Sahiri, devant des centaines de convives, composés à majorité de femmes. La note religieuse de cette cérémonie est venue de l'imam Koné Daoud, président du Haut conseil de l'imamat et des ulemats de Côte d'Ivoire. Il a expliqué à l'assistance le lien entre la réconciliation et l'importance du Hadj.


Assane NIADA

Publié dans Cote d'ivoire

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