Fin de l’Ivoirité et l’avènement d’Ivoiredougou, un nouveau pays d’Afrique, sans propriétaire ???

Publié le par GUILLAUME DELLOH

 

Beaucoup d’Ivoiriens ont perdu la vie dans le combat qui a opposé l’occident à Laurent Gbagbo ; Combat qui a débuté par un coup d’Etat manqué le 19 Septembre 2002,  et qui a pris fin, le 11 Avril 2011. 

Aussi, sont-ils nombreux les ivoiriens et ivoiriennes qui ont résisté à tous ces bruits de canons, à tous ces moments de terreur et grâce à DIEU ont survécu.

Mais et après???

L’adage populaire dira qu’après la pluie vient le beau temps.
Effectivement certains (le premier groupe) sont en train de le constater avec des nominations par-ci et par-là. Ce qui est tout à fait normal, lorsque l’on a gagné sa guerre.

Pour d’autres (le deuxième groupe), c’est après le beau temps que vient la pluie. Toujours est-il que c’est le même principe: ôte-toi de là pour que je m’y mette et faire comme toi ou faire pire que toi…

Pour  le troisième groupe que j’appellerais le pauvre peuple, c’est après la pluie qu’arrive l’orage comme nous le constatons…

Si les 10 ans de pouvoir du président Gbagbo ont semblé être la pluie pour une grande partie d’Ivoiriens, compte tenu de beaucoup de gabegies (accumulation d’erreurs : tactiques, stratégiques, politiques, environnementales, sociales et culturelles…) commises sous son régime, le souhait  par contre ou le rêve de se retrouver dans le beau temps après Gbagbo pour d’autres, est en train de faire place au “si on savait”.

En clair, beaucoup d’Ivoiriens conviennent pour dire avec nos concitoyens les plus envoutés par l’esprit « dramaniste », que la situation est jugée pire aujourd’hui.

Je ne suis pas en Côte d’ivoire pour confirmer la présence de pseudo grands travaux  comme le diraient certains, pour faire croire que la Côte d’Ivoire est en train de crouler sous des pluies de milliards.

Néanmoins, l’information reçue des parents, des amis, des connaissances et des lecteurs nous font comprendre que de Gbagbo à Ouattara, les hommes ont changé,  cependant le système demeure. Rien que de vains discours qui ne se terminent plus par “Koudou hooooooooo, woudy!” mais plutôt “par ADO pissanci, a mayi dêh…” Je ne parle pas le diouala, mais mon enfance passée à côtoyer les dioula à Bouaké m’a permis de savoir que “Amayi dêh” veut dire (ce n’est pas bon du tout!)

Quoi donc de plus normal qu “une puissance néfaste” comme le chantent les partisans de Ouattara, vienne aggraver le sort de ivoiriens!

“Koudou hooooo, woudy” qui signifierait en bété “Koudou tu es garçon”, s’est avéré vrai puisque seul un garçon selon ce que cela s’entend, Woudy peut résister dans un buncker comme l’a fait Gbagbo en compagnie des siens.

De même, “ADO pissanci, amayi dêh” est une phrase prophétique qui est en train de s’avérer vraie, tant les ivoiriens ont déjà “goûté” à sa force destructrice.

  • Une force qui a obligé le Conseil constitutionnel Ivoirien à se dédire ! « amayi dêh ! »
  • Une force par laquelle le Palais Présidentiel, symbole de souveraineté de la  Côte d’Ivoire, lieu sacré où habitait le père Fondateur de la nation ivoirienne, a été violé et violenté à coups de canon en Septembre 2002 et en Avril 2011, « amayi dêh ! »
  • Une force par laquelle plus de 800 personnes ont été massacrées, brûlées vives à Duékoué en une journée. « amayi dêh ! »
  • Une force par laquelle plus de 200 jeunes Ivoiriens ont perdu la vie les 4, 5 et 6 Novembre 2004, en voulant soutenir les Institutions de leur pays contre l’invasion des forces Licorne de l’armée françaises… « amayi dêh ! »
  • Une force par laquelle plus de 3000 Ivoiriens ont perdu la vie les 7, 8, 9, 10 et 11 Avril 2011 en voulant soutenir la décision du Conseil Constitutionnel de leur pays… « amayi dêh ! »

 

  • Une force par laquelle la France a violé toutes les Institutions Ivoiriennes, avec une arrogance qui ne cache pas son mépris pour le peuple Africain d’une façon générale, et pour le peuple ivoirien en particulier. « amayi dêh ! »

 

  • Une force par laquelle en 2011, la France impérialiste se veut plus dominatrice que jamais sur un peuple souverain, comme si nous étions en 1911… « amayi dêh ! »

 

  • Une force par laquelle la France, dans sa SORCELLERIE Françafricaine, s’est illustrée sous sa face la plus ignoble sur le continent noir, comme pour manifester son mépris pour le cinquantenaire des Indépendance de ses pseudo anciennes colonies… « amayi dêh ! 

 

  • Une force par laquelle la France conquérante et colonisatrice comme aux siécles derniers, a montré aux yeux du monde que l’Afrique n’a pas droit de cité… « amayi dêh ! »
  • Une force par laquelle le peuple de Côte d’Ivoire est désormais divisé en ivoiriens du Nord et Ivoiriens du Sud, après avoir divisé le pays lui-même en deux. « amayi dêh ! »
     
    Aujourd’hui, l’université fermée, les concours de la fonction publique inexistants, le secteur privé à l’agonie… Alors la question de vie du peuple Ivoirien, de sa survie et de son avenir se pose en termes problématiques. « ADO pissaci, amayi dêh ! »Le cacao est passé de 1100 FCFA  à 300 FCFA le kilo, au point où certains Dramanistes sont en train de nous dire, malgré les gabegies de l’équipe de Gbagbo, on n’a jamais vu le cacao ivoirien à un niveau moins que la cola (fruit vendu à vil prix sur le marché ivoirien dont certaines personnes se servent pour des sacrifices aux agents de satan. Les Anges de Dieu n’ont pas besoin de cola pour fonctionner…) 

“N’ko ADO pissanci, amayi dêh!” 

Oui, les gabegies (voir “définition” plus haut), il y en a eu autour de Gbagbo, à un niveau aussi criard qu’on se demandait ce qui faisait rire le Président lui-même à tout moment, en tout lieu et devant n’importe qui. Ne voyait-il pas les agissements irresponsables autour de lui?

Les gabegies sous Gbagbo pourraient se voir comme une forme “d’imposture” vis-à-vis du peuple dont une partie a beaucoup boudé et même fini par s’écrier : “On ne peut pas mettre tout sur le compte de la guerre ou de la crise!” (la crise peut empêcher de faire fonctionner l’économie du pays à sa guise, mais elle ne saurait empêcher de balayer les rues d’Abidjan… Pour ne citer que cet exemple.)

La différence entre l « imposture » sous Gbagbo et l’imposture sous Ouattara, c’est que « l’imposture » de l’équipe de Gbagbo était une imposture ivoiritaire, locale, qui malgré le niveau élevé de la corruption et des rackets, payait les fonctionnaires et permettait aux planteurs de profiter des fruits de leur labeur. 

Par contre l’imposture sous Ouattara est une imposture voltaïque, sénégalaise, guinéenne, malienne, française. Foutaise! 

Entre les deux formes d’imposture ou alors, entre les gabegies « gbagboïste » et l’impérialisme à canon « dramaniste », il fallait faire un choix, selon l’avenir qu’on voyait se profiler à l’horizon pour la côte d’Ivoire. 

Un choix qui n’était pas difficile à faire, mais pas aisé pour autant. 

C’est la deuxième imposture, la vraie d’ailleurs, qui constitue la nébuleuse impérialiste à laquelle nous avons fait le choix de nous attaquer pendant la dernière bataille dans le but de préserver la Souveraineté de la Côte d’Ivoire.

Heureusement que nous arrivons à faire la part des choses entre les gabegies qui ont parsemé les 10 ans de semi-pouvoir de la refondation et la VISION de Gbagbo pour l’Afrique…

Vision  d’ailleurs que tous les Africains sensés devraient soutenir malgré la complexité du contexte que les 10 années de la refondation d’une part et d’autre part, “la recherche du pouvoir par tous les moyens” d’Alassane Dramane ont crée…

Soutenir la vision anti-impérialiste de Gbagbo et critiquer dans le même temps la gouvernance sans vision qui caractérisait son équipe, peut prêter à confusion. 

C’est cette confusion que nous sommes tenus d’éclairer car rien ne doit nous empêcher d’œuvrer pour la «DESESCLAVAGISATION» de l’Afrique, et pour la Vision de Libération de la CI et de l’Afrique.

Aussi, le combat de Libération du Joug negrier français est-il plus qu’un impératif, malgré la priorité du combat pour le pain quotidien du peuple Ivoirien.

L’Afrique a besoin d’une Vison à la dimension de celle de Laurent Gbagbo, si ce n’est la manière de gérer une telle vision qui est discutable…

Il m’arrive des fois de me demander si Laurent Gbagbo et Houphouët Boigny avaient des visions différentes. Quand je vois comment Houphouët a mis l’accent sur l’éducation au point où les Ivoiriens aujourd’hui, ont cette force d’être en majorité relativement éduqués, je me dis, Houphouët a peut-être vu plus tôt que seule l’éducation pouvait nous aider à nous libérer du joug colonial un jour…

 

La scolarisation pour tous n’était-elle pas une stratégie à long terme qu’Houphouët a mis sur pied, pour combattre l’impérialisme de la France en Côte d’Ivoire sans le dire ouvertement pour autant?

Dans tous les cas, la force de la Côte d’Ivoire qui lui permettra de faire de la vision de Gbagbo, une réalité un jour, c’est cette éducation dont nous avons bénéficiée du système d’Houphouët Boigny. A César, ce qui est à César…

Malheureusement, certains de nos concitoyens ont refusé de faire scolariser leurs enfants, qui se retrouvent plutard dans une précarité qui les expose à une consommation abusive de la drogue et les met à la merci des Seigneurs de la guerre (chefs de rebellions armées et autres commandos invisibles…)

L’armée de Mr Ouattara, muée en FRCI compte en son sein essentiellement des déscolarisés qui, devenus désormais ex-rebelles ou ex-commandos invisibles se sont donnés comme nouvelle profession le racket voire le braquage.

 

Ils s’expriment en majorité, si ce n’est eux tous, à peine en français pour lequel ils ont le plus souvent recours à des traducteurs pour se faire comprendre. Sinon, leur langue de prédilection est le bambara, qu’ils manipulent à souhait. Il faut par là deviner la souffrance du  peuple ivoirien qui ne se reconnait pas dans cette langue ou qui ne la comprend pas…

Pour un pays où le fer de lance de la politique du Père Fondateur Félix Houphouêt Boigny a été l’EDUCATION, on pourrait se demander si on n’est pas en train de faire un cauchemar ? Ou sommes-nous simplement en train d’assister à la fin de l’Ivoirité tant recherchée par ses détracteurs (les anti-ivoirité)?

Ou encore, sommes-nous en train d’assister à l’avènement d’un IVOIREDOUGOU ou Côte-Volta, un nouveau pays Africain, sans propriétaire?

 

Publié dans Cote d'ivoire

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