Côte d’Ivoire : une crise persistante selon AMNESTY INTERNATIONAL

Publié le par GUILLAUME DELLOH

 

Le journaliste Hermann Aboa, aujourd
Le journaliste Hermann Aboa, aujourd'hui aux arrêts, au micro de Robert Brazza d'Africa n°1.

Le 28 juillet 2011 par Africa n°1 - Une conférence de presse s’est tenue ce 27 juillet dans les bureaux parisiens d’AMNESTY INTERNATIONAL. Il s’agissait des conclusions d’un

rapport sur les personnes déplacées en Côte d’Ivoire, notamment dans l’Ouest du pays et aussi du climat d’insécurité qui règne un peu partout. Le rapport a été présenté par Gaëtan Mootoo et Salvatore Saguès, chercheurs sur l’Afrique de l’Ouest.
« Pour nous, les trois premières priorités, non, les dix premières priorités pour recommencer notre vie sont toutes les mêmes : la sécurité ». Ces propos rapportés par AMNESTY INTERNATIONAL sont ceux d’une personne déplacée à Adébem dans l’ouest de la Côte d’ivoire.
En effet, une délégation de l’ONG s’est rendue en Côte d’Ivoire durant deux semaines en juin et a enquêté sur les crimes au regard du droit international, des violations et atteintes aux droits humains commis à Abidjan et dans trois autres régions du Sud et de l’Ouest. De cette enquête, AMNESTY INTERNATIONAL révèle que des violations graves, y compris des crimes de guerres et des crimes contre l’humanité, ont été perpétrés par des milices et des mercenaires libériens fidèles à l’ex-président Laurent Gbagbo, mais aussi par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), crées par le nouveau président Alassane Ouattara.
Des membres d’une milice soutenue par l’Etat et composée de Dozos (chasseurs traditionnels) ont également commis des crimes, ainsi que de graves atteintes aux droits humains. Ces exactions semblent avoir été commises avec le soutien ou la caution des FRCI. AMNESTY INTERNATIONAL a pu établir l’existence d’une relation étroite entre les Dozos et les FRCI, y compris en termes de fournitures de matériels, de munitions et en matière de planification d’opérations. Par conséquent, l’organisation considère que les Dozos ont actuellement acquis les caractéristiques d’une milice et elle tient le gouvernement ivoirien pour responsable.
Dans toutes les régions visitées, il y a eu des exécutions extrajudiciaires et autres homicides, des viols ou autres violences sexuelles, des actes de tortures et autres mauvais traitements, des arrestations et détentions arbitraires. Toute cette insécurité fait qu’il y a un nombre important de personnes déplacées et de réfugiés. L’immense majorité appartient à des groupes ethniques considérés comme des partisans présumés de Laurent Gbagbo. Dans ces régions, le phénomène de déplacement des populations est étroitement lié à l’accès à la terre. Un grand nombre de personnes déplacées demeurent dans l’impossibilité de récupérer leurs maisons et leurs terres, soit parce qu’elles ont peur de retourner chez elles, soit parce que d’autres occupent leurs terres. Ce problème est une source de conflit de longue date entre les communautés et doit être résolu en priorité.
De ce rapport, il ressort aussi que la justice est un enjeu majeur pour la reconstruction du pays. Les populations ont soif de justice. On retrouve, chez tous, une volonté de dénoncer les personnes qui commettent des crimes et une le désir que des enquêtes soient ouvertes. AMNESTY INTERNATIONAL se félicite que le président ait demandé l’ouverture d’une enquête de la CPI, mais souhaite que l’enquête porte non pas sur la période Novembre 2010 à maintenant, mais que cette enquête remonte au début des années 2002.
« Des mots n’ont jamais remplacés la justice » a conclu Salvatore SAGUES, AMNESTY INTERNATIONAL demande au président Ouattara de relever de leur fonctions les FRCI qui ont commis des crimes ou qui sont impliqués dans toutes ces violences. Toutes les milices doivent être démantelées pour que des gens en armes, non formés, ne fassent plus régner « leur loi » dans le pays. La sécurisation du pays est primordiale car les populations doivent à nouveau avoir confiance en leur force de sécurité, il en va de l’avenir du pays.
Patricia NTSAME et Graziela TCHAKOUNTE

Publié dans Cote d'ivoire

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